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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 10:31

La nuit dernière j'ai rêvé que j'étais à Toulouse, perdue.

Le train ne s'arrêtait pas à la bonne gare, je me retrouvais dans un quartier inconnu. Je décidais de téléphoner à mon père.

Ça décrochait, j'entendais sa voix, mais il ne me parlait pas à moi, il était en train d'expédier quelque affaire, avec un interlocuteur inaudible.

Je pestais, mais ne m'étonnais pas.

Double impasse. Mais sa voix présente, reconnaissable, réelle.

Je ne me suis pas aperçue tout de suite (le fameux effet retard des rêves, pour assurer leur double emploi : lissage de nuit, froissage de jour ...) que ma vie sans Willy ressemble exactement au rêve : il n'est pas là pour moi mais j'entends sa voix.

Grâce à ma mémoire, à son héritage et à son journal surtout.

Mon père a l'âge de ma fille. Il rêve d'écrire, ou plus exactement, que ses écrits se voient "imprimés". Il rêve d'écrire et d'aimer, le tout sans perdre pour autant son temps.

Il est tout torturé de contradictions et conscient de cet état.

Il écrit pour lui, avec une certaine complaisance et parfois de la sévérité.

Il multiplie son écriture en donnant la parole alternativement à sa conscience et à son démon, lui se situe quelque part entre les deux.

Il écrit pour lui, avec toute la liberté, voire le relâchement que permet l'exercice et il avoue qu'il aimerait que ce soit imprimé tel quel, que ça vaille de l'être sans qu'il ait besoin d'y travailler davantage.

On dirait moi, quoi.

Aujourd'hui, c'est son anniversaire, encore un où je n'aurai pas besoin de me tordre le cerveau pour lui trouver un cadeau.

Quand je n'avais vraiment pas d'idée, je lui faisais livrer un bouquet.

Dans le bouquet d'aujourd'hui : un rameau d'olivier (j'ai récolté 800 grammes d'olives dans des arbres en pots entre deux immeubles de bureau, je les ai mises dans la saumure après une semaine de rinçages quotidiens, j'essaie d'être à la hauteur de ses cueillettes urbaines et de ses préparations maison - il m'en a légué le goût) et quelques phrases tirées de son propre journal, avec une rose.

le 5 février 1956

J’écris par orgueil par vanité je crois que ce que je dis pourra s’imprimer un jour et que cela peut valoir quelque chose. Et je ne corrige rien. Je ne travaille pas à cela. C’est le comble de la fanfaronnade. Je sacrifie au goût du vers insolite et construisant par le simple accident des mots dans ma bouche des images sans sens.

Mais on peut trouver un sens à tout pourvu qu’on en cherche un. Et on cherche trop le sens de telle chose ou de telle autre, voilà le malheur.

Une fleur a-t-elle un sens ? Et pourtant quoi de plus beau qu’une rose ?

là, il doit en avoir trois, on dirait moi

là, il doit en avoir trois, on dirait moi

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