une histoire de nom

c'est à cause de Catherine Lépront

que je ne connais pas, que je n'ai jamais lue

que je ne lirai probablement pas

dont le nom ne me dit rien ou alors de très loin

morte ces jours ci à 61 ans

je reconnais face à cette nouvelle qui pour moi n'en est quasiment pas une 

ma réaction typique

quand je tombe sur un avis de décès

je me force à le lire

d'autant plus que je ne sais rien de la personne partie

j'ai comme un vertige de culpabilité si je me laisse survoler ce genre de nouvelle

évidemment, je n'en aurais rien dit jusqu'ici

mais là, dans ces circonstances, mes 'papilles' sentimentales sont ultra éveillées

avec cette auteur éditrice, il y a eu un truc en plus :

je vois hier sur Bibliobs une photo d'elle souriante, dents en avant, brune, quarantaine

et quelques minutes plus tard, dans Libé, la même dame récemment : cheveux blancs

bouche fermée, quelque chose de mélancolique dans le regard

dix ans en dix minutes

imaginez ça

quelqu'un dont vous ne connaissez pas la figure

pas l'existence

que vous apprenez morte, découvrez pleine de vie, puis un peu fanée, tout dans le même temps ou presque

samasskouée koi

mais comme je suis foncièrement légère et inconséquente ce qui m'a le plus chiffonnée

c'est qu'on puisse avoir pour nom Lépront alors que l'éperon de toute évidence s'impose !?